jeudi, octobre 19, 2006

Cette immonde chose prénommée "Ninnin"



Au début, tout part d'une intention louable: non, la sucette ne passera pas par bébé, la sucette c'est pas hygiènique, ça cloue le bec et empêche notre chérubin de s'exprimer et j'en passe...Et puis, on en a fait l'expérience avec notre aîné: impossible de lui faire quitter sa tututte pour dormir et il rentre déjà au collège l'année prochaine... On achète donc un "doudou", nom, qui, dans la petite bouche baveuse de notre dernier se transformera en ce ravissant petit sobriquet: Ninnin.
Et on le choisit beau le Ninnin. Pas question de laisser notre rejeton se trimballer avec une horrible peluche, on a sa fierté, une famille, des amis...et le ninnin est un apparât de plus pour notre bambin. Il doit être nickel, c'est un peu la vitrine de notre bonheur familial tout neuf...
Au début, Ninnin, ben, il n'intéresse pas trop notre petit rôti. C'est nous qui lui collons d'emblée dans le lit en espérant que ce substitut maternel chiffonneux nous épargnera un réveil nocturne... en vain. Puis, le temps passant, bébé s'habitue à son Ninnin. Il se le colle sur le visage, lui suçotte les entournures et, attendris par cet attachement soudain et pourtant prévisible, on se dit que c'est une preuve de son attachement à nous. Ninnin devient rapidement incourtounable et les dames de la crèche nous lancent d'ailleurs un regard plein de répprobation quand, ayant déjà à peine eu le temps de faire notre brushing, nous osons présenter notre enfant en garde sans son nouvel appendice. Parce qu'il va falloir se le coltiner le mouflet, sans son Ninnin! Vous actionnez à peine la poignée pour sortir de cet enfer grouillant d'enfants , poursuivie par les regards noirs des puéricultrices, que vous apercevez déjà le visage poupin de bébé, ravagé par les larmes et hurlant d'une incommensurable douleur. Vous êtes donc cette Folcoche qui oublie l'objet le plus important de son tout-petit!
Mais Ninnin n'est pas comme le bon vin, il ne se bonnifie pas avec le temps. Ninnin, il râpe sa peluche sur le bitume, il a une écharpe attaquée par la salive, il goûte, plus qu'à son tour, à la purée de carottes de maman, il mange de la terre pendant la promenade du dimanche.... Ninnin, il a beau passer à la lessive toutes les deux semaines, il pue, il refoule, il chmurfe ...D'ailleurs, pour faire avancer la médecine vous l'enverreriez bien à l'Institut Pasteur afin qu'ils y découvrent de nouvelles souches bactériennes et virales et vous auriez, qui sait, sûrement le Prix Nobel...
Alors je dis: Parents, remerciez le Ciel quand votre tout-petit, la tototte à la bouche et le regard mouillé de reconnaissance, vous dira: "Papache chet Manmanche, che 'ous aimche!"

3 commentaires:

Anonyme a dit…

mais quelle jolie écriture tu as!! celà dit, moi je suis terriblement fière de voir mon morveux se trimballer le pouce à la bouche avec l'étiquette de son doudou (bé oui, pas ninin)toute pourrie d'avoir été sucée et sursucée... Titi

Eglantine a dit…

Ben moi pas trop depuis qu'une bonne âme a ramassé le Ninnin en le tenant du bout des doigts avec une mine un peu dégoûtée lol

Anonyme a dit…

Point de Ninnin chez nous (le sujet ne mériterait-il pas une majuscule?) point de totoche, ma fainéantise n'ayant d'égale que ma tête de linotte, j'oubliais les précieux objets dans tous les coins et en bonne laitière donnait mon sein en guise de consolation. Il faisait très bien l'affaire! Aux 9 mois du chérubin, tout état d'indépendance était déjà effacé ;-D